PUNKT
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02.09.202214:00 - 15:10Tanzmesse, Düsseldorftanzhaus
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19.01.202320:30 - 21:30KVS, BrusselsKVS BOX
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20.01.202320:30 - 21:30KVS, BrusselsKVS BOX
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21.01.202320:30 - 21:30KVS, BrusselsKVS BOX
La première photographie aérienne, prise par l’aéronaute Nadar, a ouvert une toute nouvelle perspective sur la manière dont les humains vivent et appréhendent l’espace. Son point de vue – à partir d’un point plus élevé dans l’espace et spécifique dans le temps – était le début d’une nouvelle ère. Dans son roman Levels of Life, Julian Barnes parle de ce moment comme d’un tournant majeur pour la cognition humaine : la perspective plongeante ou aérienne nous a permis de mieux nous observer, nous-mêmes et nos existences, comme si la surface de la planète devenait une sorte de miroir dans lequel nous nous voyons notre reflet. La hauteur a apporté la possibilité de profondeur d’une manière jusque-là inexistante.
La hauteur et la profondeur sont à la fois une question de perspective (un point de vue) et d’échelle. Le peintre et théoricien Vassily Kandinsky s’est demandé à partir de quand un point cesse d’être un point. Où sont les limites du point ? Vu de l’extérieur, le point peut être défini comme la plus petite forme élémentaire, mais cette définition n’est pas exacte. Il est difficile de fixer les limites exactes du concept de « plus petite forme ». Le point peut croître et couvrir, sans qu’on l’aperçoive, tout le plan du sol, mais où se situe donc la limite entre le point et la surface ?
Dans PUNKT, un trio de performeur·ses jouent avec l’idée de pouvoir voler. Bahar Temiz, accompagnée d’Amanda Barrio Charmelo et d’Igor Shyshko, évolue entre les limites de la danse et des arts plastiques et aborde des thèmes tels que l’élévation, l’expansion, l’air, le souffle et les perspectives changeantes. Alors qu’ils explorent les hauteurs dans les limites de leur propre corps, leurs voix leur permettent d’en sortir (de leurs corps) et de s’aventurer dans l’espace. La conceptrice sonore Charo Calvo a développé l’idée des haut-parleurs 3.1., élargissant ainsi le champ sonore autour du public. Le spectre extrême de la musique renforce l’idée de chute libre et de gravité. La scénographie de Pol Matthé introduit la « plus petite forme élémentaire » en créant un angle, un point où trois plans se croisent. Sur fond de paysage sonore et de scénographie, PUNKT se transforme en un jeu astucieux de montées et de descentes. Les trois corps se rapportent à l’espace métaphorique composé de lignes et de points de telle sorte que chaque point marque à la fois un début et une fin.
Imaginons
Un point dans l’espace que personne ne voit
Un point qui se dilate petit à petit
Que tout le monde peut voir à présent
Un point élastique qui ne cesse de s’accroître
Un point qui n’est désormais plus un point
Mais un ballon qui se régénère
Un ballon qui peut se dilater à l’infini
Ou qui peut exploser à tout moment ?
(© Bahar Temiz)
Extra
Chaque soir, il y aura une introduction gratuite à 19h30 donnée par notre médiatrice. Nous plongeons dans quelques sources d'inspiration de Bahar Temiz pour cette performance et lisons des citations de Julian Barnes, Jules Verne et Wassily Kandinsky. La langue de l'introduction (EN, NL ou FR) dépendra de la majorité parlée à la table - avec de brèves traductions simultanées si nécessaire.