Paroles des chansons de Vlaemsch
Le Lion Flamand
Le temps détruit les villes,
nul trône ne reste debout:
Les bandes armées périssent,
un peuple ne mourra point.
L’ennemi part en campagne,
cerné de mort.
Nous rions de sa fureur,
le Lion Flamand est là.
Il déchire, détruit, broie,
couvre de sang et de boue
Et triomphant, il ricane
sur la dépouille tremblante de l’ennemi.
Nous rions de sa fureur,
le Lion Flamand est là.
Soleil qui tout voit
Soleil qui tout voit,
par ma foi,
il ne faut pas que je le nie.
Je suis quasi jaloux de toi;
pourquoi regardes-tu mon amie
si dans dix millions pris l'envie,
la lune en laissa le cieux.
Je crains qu'en son amour te lie,
car un soleil mérite mieux.
Triste départ
Triste départ m'avoit mis en douleur,
mon corps estoit plus froit
qui n'est le marbre,
transi de dueil
et sechant comm'ung arbre,
ma face'avoit perdu toute couleur.
Quand je chante en rue,
tout bien réfléchi et en mesure,
alors ça peut arriver
qu’un passant veut m’éviter
tout embarrassé,
il veut désapprouver.
Rabâché qu’il est son argument,
ressassé de Zepperen à Gand,
de Heverlee à Schoten :
“C’est du flamand, c’est de la crotte…”
Après que lors d’une fête animée
à Londerzeel, dans le Brabant,
j’avais donné de la voix,
un Brabançon est venu à moi
disant : « Monsieur, comment oses-tu,
et en plus sans retenue
devant une salle comble chanter,
dans votre propre langue, qui plus est ?
Vous êtes un fameux crétin
parce que le flamand, c’est de la crotte.
J’étais à Denderleeuw récemment
au café « Lion flamand ».
Et je les ai entendus chanter.
Pas un geai ou un étourneau,
ni de la mouette ou des fous à pieds bleus
mais des choses allemandes.
Et ne dites pas que je mens :
c’était la guerre dans leurs chants.
Le flamand rejeté à coups de botte
parce que c’était de la crotte…
Ces derniers temps, ça fait plutôt bien
d’être un modèle de culture en parlant l’ABN.
Celui qui veut feindre d’être cultivé
parle maintenant un dialecte hollandais.
Se la joue style orange.
Comme ça, notre peuple se range
derrière un tout nouveau complexe.
Parce que d’après les grands
le Flamand, c’est de la crotte…
Ils m’avaient prévenue
qu’il était de la bande à Stutzaert
Son jeu ne me séduit plus
ni au début ni à la fin
Où que je me tourne où que j’aille
mon homme qui n’est plus mon ami,
un vieillard que je n’ai jamais connu
puisqu’il n’a pas ce qui me sert.
Douce Dame Jolie
Douce dame jolie
Pour dieu ne pensés mie
Que nulle ait signorie
Seur moy fors vous seulement
Qu'adès sans tricherie
Chierie
Vous ay et humblement
Tous les jours de ma vie
Servie
Sans villain pensement
Helas! et je mendie
D'esperance et d'aïe;
Dont ma joie est fenie
Se pité ne vous en prent
Douce dame jolie
Mais vo douce maistrie
Maistrie
Mon cuer si durement
Qu'elle le contralie
Et lie
En amour tellement
Qu'il n'a de riens envie
Fors d'estre en vo baillie;
Et se ne li ottrie
Vos cuers nul aligement
Douce dame jolie
Et quant ma maladie
Garie
Ne sera nullement
Sans vous, douce anemie
Qui lie
Estes de mon tourment
A jointes mains deprie
Vo cuer, puis qu'il m'oublie
Que temprement m'ocie
Car trop langui longuement
Douce dame jolie
Pour dieu ne pensés mie
Que nulle ait signorie
Seur moy fors vous seulement
Crudel Acerba (Italiaans)
Crudel, acerba, inexorabil Morte,
cagion mi dài di mai non esser lieto,
ma di menar tutta mia vita in pianto,
e i giorni oscuri et le dogliose notti.
I mei gravi sospir' non vanno in rime,
e 'l mio duro martir vince ogni stile.
Traduction française:
Cruelle, amère et inexorable Mort,
tu me pousses à ne jamais être heureux,
mais à vivre toute ma vie dans les larmes,
et les jours sombres et les nuits blanches.
Mes soupirs graves ne rimeront pas,
et mon intense douleur vainc tout style.
Song Tister
Bana mboka bayo lele
Bakana nyango mama lela o
Bana mboka bayo lele
Bakana nyango mama lela o
Yo yo yo yoyo
Yo yo yo yoyo
Bilima e yo yo yo
Yo yo yo yoyo
Yo yo yo yoyo
Bilima e yo yo yo
Litoli yo litoli yo yo
Litoli yo litoli yo yo
Bana mboka bayo lele
Bilima e yo yo yo
Bana mboka bayo lele
Bilima e yo yo yo
Likambo lokita o wayé
Bakana nyango mama lela o
Bango wana ba yeyi
Bango wana ba yeyi
Traduction française:
Les gens du village
ils ont reçu une bonne nouvelle
La sage-femme accompagne maman
Les gens du village
ils ont reçu une bonne nouvelle
La sage-femme accompagne maman
Bientôt les jumeaux sont là
Bientôt les jumeaux sont là
On attend, on attend
On attend, on attend
Les gens du village
ils ont reçu une bonne nouvelle
Bientôt les jumeaux sont là
Les gens du village
ils ont reçu une bonne nouvelle
Bientôt les jumeaux sont là
La nouvelle que les jumeaux sont là
La sage-femme accompagne maman
Ils sont arrivés
Ils sont arrivés
‘Marieke’ de Jacques Brel
Ay Marieke Marieke je t'aimais tant
Entre les tours de Bruges et Gand
Ay Marieke Marieke il y a longtemps
Entre les tours de Bruges et Gand
Sans amour ardent amour
Souffle le vent le vent taiseux
Sans amour ardent amour
Pleure la mer la mer grise
Sans amour ardent amour
Souffre la lumière la lumière sombre
Et le sable râpe mon pays
Mon plat pays Mon pays de Flandre
Ay Marieke Marieke le ciel flamand
Couleur des tours de Bruges et Gand
Ay Marieke Marieke le ciel flamand
Pleure avec moi de Bruges à Gand
Sans amour ardent amour
Souffle le vent c'est fini
Sans amour ardent amour
Pleure la mer déjà fini
Sans amour ardent amour
Souffre la lumière tout est fini
Et le sable râpe mon pays
Mon plat pays Mon pays de Flandre
Ay Marieke Marieke le ciel flamand
Pesait-il trop de Bruges à Gand
Ay Marieke Marieke sur tes vingt ans
Que j'aimais tant de Bruges à Gand
Sans amour ardent amour
Rit le diable le diable noir
Sans amour ardent amour
Brûle mon cœur mon vieux cœur
Sans amour ardent amour
Meurt l’été le triste été
Et le sable râpe mon pays
Mon plat pays Mon pays de Flandre
Ay Marieke Marieke revienne le temps
Revienne le temps de Bruges et Gand
Ay Marieke Marieke revienne le temps
Où tu m'aimais de Bruges à Gand
Ay Marieke Marieke le soir souvent
Entre les tours de Bruges et Gand
Ay Marieke Marieke tous les étangs
M'ouvrent leurs bras de Bruges à Gand
De Bruges à Gand de Bruges à Gand
Slaet op den trommele
Bats le tambour de digue dondaine,
bats le tambour de digue dondon,
bats le tambour de digue dondaine,
Vive le Geus est notre devise.
La variole espagnole,
légère comme des flocons de neige,
la variole espagnole,
larguée et en colère,
la variole espagnole,
sous les jupes du Pape,
la variole espagnole
pousse bien.
L’Inquisition espagnole,
pour la colère de Dieu,
l’Inquisition espagnole,
cuisante telle le sang de dragon,
l’Inquisition espagnole
est maintenant châtiée,
l’Inquisition espagnole
perd la partie.
Vive le Geus ! qui veut vivre en chrétien,
Vive le Geus ! qui garde courage ;
Vive le Geus ! Dieu te garde de tomber,
Vive le Geus ! noble sang chrétien.
Archi statue de Gasparo Pratoneri
Archi statue trofei colossi e marmi,
Palme trionfi e spoglie oppime e rare,
Communi pregi fù delle vostr' armi,
Hor vi portan' in ciel glorie piu chiari,
Mostrandovi quà giù le prose e i carmi,
Nume lui de la terra e voi del mare.
Traduction française:
Arches, statues, trophées, colosses et marbres,
Palmes, triomphes, butins splendides et exotiques
Les mérites communs de vos armes,
Vous donnent maintenant au ciel des gloires plus grandes,
En vous montrant ici-bas la prose et les poèmes,
Lui le Dieu de la terre et vous de la mer.
Oh Flandre libre
Oh Flandre libre, noble nature
Jadis célèbre dans les contrées lointaines.
Célèbre encore, bien que menace
par maints perfides serpents.
Tu as souvent été malmenée,
défends-toi de l’oppression.
Oh Flandre, Flandre, qu’attends-tu.
Entre vous filles
Entre vous filles de quinze ans,
Ne venez plus à la fontaine,
Car trop avez les yeux friants,
Tétin poignant, bouche riant,
connin mouflant,
Le coeur plus gai qu'une mistaine,
Entre vous filles de quinze ans,
Ne venez plus à la fontaine.
Allez, qu’elle dorme Rima,
qu’elle trouve le sommeil,
Puisse-t-elle aimer prier.
Puisse-t-elle aimer jeûner.
Qu’elle gagne en santé chaque jour.
Je vais t’emmener faire un petit tour là
où il y a des prunes sous l’abricotier
et à chaque souffle de vent,
je cueillerai un abricot pour Rima.
Hé hé hé Lina,
prête-nous ta bouilloire et un bol
que nous puissions laver les habits de Rima
et les étendre sur le jasmin.
Je m’afflige et je suis
Je m’afflige et je suis
si malade en mon for intérieur,
Et je ne peux guérir.
Cher amour voilà ce que tu m’infliges,
Toi et personne d’autre que toi.
Quel conseil veux-tu me donner.
Quel conseil veux-tu me donner.
Een gilde jent
Un joyeux luron
s’en allait à Gand;
Il était juché
Sur une pauvre haridelle
Le postérieur couvert de crottin
La tête souillée de morve
Elle avançait du pas traînant d’un canasson
Ma rancune
a fondu à sa vue.
La carne marchait telle un poulet
bridé au collet.
Cher ami
Reste chez toi!
criait la foule
Si Lanchals vivait encore
Il t’écraserait!
De flamingant
Dans mon pays de Flandre maltraité
par guerres ravageuses
Et des periodes troubleuses,
la terre est silencieuse.
De flamingant ne me traîtez,
être Flamand, c'est dur assez.
Quoique l'on dise du glorieux passé,
l'Espagne vint à la danse,
Assistée par la France,
pour nous raser la conscience.
De flamingant ne me traîtez,
être Flamand, c'est dur assez.
Sur terre destinée aux champs de blé
on se fit des batailles,
De prétentieuses pagailles,
en nous traîtant de canaille.
De flamingant ne me traîtez,
être Flamand, c'est dur assez.
A cause du plus noir prolétariat,
on a vu l'allégresse
Périr en proie de bassesse,
entre l'église et l'ivresse.
De flamingant ne me traîtez,
être Flamand, c'est dur assez.
On dit: c'étaient des collaborateurs!
Beaucoup se sont faits prendre,
Croyant faire pure la Flandre,
c'est c'que misère engendre.
De flamingant ne me traîtez,
être Flamand, c'est dur assez.
Fascistes y'a partout, aussi chez nous,
mais comme les gens adorent
Haïr ce qu'ils ignorent,
par ce refrain je t'implore:
De flamingant ne me traîtez;
je suis Flamand, fils d'ouvrier.
Un capitaine
Un capitaine de pillards
qui se dict de Pierroie seigneur,
surprendre la ville d'honneur d'Anvers,
mais à son deshonneur se retira,
comme une escoufle se retira
vistement monstrant avoir peur.
On ne prend point tel chat sans moufle.
Comprit aux princes et barons,
disant j'ay bruslé lieux divers,
j'ay pillé à tort et travers
j'ay passé Walhem, aussi Douffle,
mais j'ay failli à prendre Anvers.
On ne prend point tel chat sans moufle,
François, si vos deux champions
Longeval et aussi Piroye,
avoient mis siège au cul maroye,
et fussent tous dedans sa roye
devant le trou qui si bien souffle,
il les souffleroit jusqu'à roye.
On ne prend point tel chat sans mouffle.
Or oiez
Or oiez [écoulez maintenant]
les introites de taverne,
Jehan Gallet dormes
vous parmy vostre corps
sus debout,
sus debout allons boire,
au petit cer!, au petit cer!,
Jehan Gallet,
Jehan Gallet venez vous
en forte rage (bis),
Jehan Gallet allons hucher
les compaignons,
marchez gay saint Leger
ou chemin (bis),
Buquet, Benoist, Guiard,
maistre Jacques Severin,
gobelin, Pierre Mercher,
maistre Jacques le tigneulx,
saultez maupiteur [sans pitié],
venez y donc
ou ou ou irons boire du bon vin,
chez Jehan Baston, Jehan Baston,
toc toc tac toc tac tac
nous voulons boire d'autant largement [énormément]
bonjour l'hoste, bonjour l'hostesse,
varlet, chambrière [valet, femme de chambre]
donnez moy de l'eau pour mes mains nettoyer,
laver les dens, laver les dens,
rainsons [rinçons-nous]
les dens de vin blanc a desjuner,
du vin blanc d'Anjou
ou de Boyeux de collège.
Dominus Amen,
a desjuner la belle andouille,
les poys piles à l'eschinée [pois pilés à l'échine],
il est par saint Jehan bon le jambon,
charlotte m'amye, apetit nouveau,
pastes à la sauce chaude,
du vin de beaulne [Beaune]
mon ami ou de Passi,
c'est assez mangé de bouilIy,
c'est assez mangé de bouilly.
Adieu Anvers
Adieu Anvers,
adieu la noble ville
contraint je suis,
de toy me separer
non pour mal faict,
et non pour chose vile,
mais las pour une'a
qui point comparer
on ne devroit Venus
ni Helaine,
tant est la grace,
qui gist en elle
dont le partir me fera
doulce paine,
estant acompaigne
d'une chose tant belle
adieu Anvers,
adieu Anvers.
Mílle quingéntis vérum (Latijn)
Mílle quingéntis vérum bis sex mínus ánnis
Vírgine progéniti lápsis ab orígine Chrísti,
Sicílides flérunt Múse, dum Fáta tulérunt
Hóbrecht Guillérmum, mágna probitáte decórum,
Cecílie ad féstum, qui Cecíliam peragrávit
Oram; ídem Orphéicum Músis Jácobum generávit.
Ergo dúlce mélos succentórum chórus álme
Cóncine ut ad célos sit vécta ánima
et dáta pálme. Amen
Cantus firmus:
Réquiem aetérnam dóna éis, Dómine,
et lux perpétua lúceat éis.
Traduction en français :
Après que quinze cents moins deux fois six ans
eurent passé depuis la naissance du Christ,
progéniture de la Vierge,
les Muses siciliennes pleurèrent quand le Destin emporta
Guillermus Obrecht, paré d’une grande probité,
Le jour de la fête de Cécile, celui qui foula le rivage cécilien ;
le même engendra Jacob l’Orphique pour les Muses.
Chante un doux chant, doux chœur accompagnant,
que son âme puisse être portée au ciel
et recevoir la palme. Amen
Cantus firmus:
Accorde-leur le repos éternel, Seigneur,
et que la lumière éternelle les illumine.