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MÈRE COURAGE

Comment vivre et survivre dans une guerre en tant qu'enfant ? En tant que jeune femme ? En tant que mère ? À partir de ces questions, Lisaboa Houbrechts présente le texte Mère Courage comme une fable émouvante et conflictuelle sur la vulnérabilité et la résilience de l’un des personnages féminins les plus emblématiques du répertoire mondial.

Mère Courage est la célèbre pièce anti-guerre de Bertolt Brecht qui met en scène la cantinière Anne Fierling. Brecht situe sa pièce pendant la Guerre de Trente Ans (1618-1648), un conflit européen opposant catholiques et protestants. Une cantinière était une femme autorisée à marcher avec les troupes et à vendre de la nourriture, des boissons et des produits de consommation courante aux soldats. Au cours de l'histoire, elle perd ses enfants dans la guerre qu'elle contribue elle-même à entretenir. Brecht veut qu'on la condamne pour son opportunisme, mais elle a quelque chose de tragique et de stratifié à la fois.

Pour Lisaboa Houbrechts, Mère Courage est un personnage ambigu et complexe. Elle est « tout-en-un » : à la fois coupable et victime, mère et commerçante. Mais pour Houbrechts, la guerre n'est pas seulement une affaire de nations et de peuples. La guerre fait également rage au sein de la famille et dans l'intimité du corps féminin. Houbrechts choisit de mettre en scène le texte original de Mère Courage dans son intégralité, y compris les chansons de Paul Dessau. Elle souhaite explorer la manière dont le texte peut devenir contemporain précisément en raison de son historicité. Avec une distribution diversifiée incluant Lubna Azabal, Laura De Geest, Koen De Sutter, Alain Franco, Joeri Happel et Aydin Isleyen, Lisi Estaras and Pietro Quadrino, Lisaboa traduit le texte théâtral en un univers multilingue, musical et visuel unique offrant une large place à la beauté.

Mère Courage fait partie d'une série impressionnante de personnages féminins énigmatiques dans l'œuvre de Houbrechts, comme la Dulle Griet, Medea et Yerma.

 

Qui était Bertolt Brecht ?

Bertolt Brecht est né en 1898 à Augsbourg dans une famille de la classe moyenne, où ses parents ont encouragé son amour pour la littérature. Pendant la Première Guerre mondiale, il a été mobilisé comme infirmier, ce qui lui a donné une expérience directe des horreurs de la guerre. Cette période a eu une influence durable sur sa vision du monde et son œuvre ultérieure, dans laquelle il critiquait souvent le militarisme et les conséquences destructrices de la guerre. Après la guerre, il a commencé comme critique de théâtre et dramaturge, et dans les années 1920, il a déménagé à Berlin. Là, il a découvert le marxisme et a été fortement influencé par des penseurs et des artistes de gauche. Brecht s’est de plus en plus engagé dans la lutte contre les inégalités sociales et l’oppression, un thème récurrent dans son travail.

Brecht s’opposait au théâtre traditionnel, qu’il trouvait trop émotionnel et superficiel. Il a développé à la place le théâtre épique, un style destiné à inciter le spectateur à une réflexion critique plutôt qu’à une implication émotionnelle passive. Par l’humour, le jeu distancié et l’effet de distanciation (Verfremdungseffekt), il cherchait à mettre en lumière les contradictions absurdes de la société. Il utilisait cet effet pour briser l’illusion théâtrale et obliger le public à réfléchir au message de la pièce.

En 1933, après l’arrivée d’Adolf Hitler au pouvoir, Brecht a dû fuir l’Allemagne en raison de ses convictions marxistes et de son opposition au fascisme. Il collaborait également avec des artistes juifs et était marié à l’actrice et dramaturge juive Helene Weigel, ce qui le rendait encore plus vulnérable sous le régime nazi. Son exil l’a conduit d’abord au Danemark, puis en Suède et en Finlande, avant de s’installer finalement aux États-Unis. Pendant cette période, il a écrit l’une de ses œuvres les plus célèbres, Mère Courage et ses enfants (1939).

En 1947, après la Seconde Guerre mondiale, il a été interrogé par les autorités américaines pour ses supposées sympathies communistes. Peu après, il a quitté les États-Unis et s’est installé en Allemagne de l’Est, où il a fondé le Berliner Ensemble avec le soutien du gouvernement communiste. Brecht est resté une figure influente du théâtre jusqu’à sa mort en 1956. Ses idées sur le théâtre et la société ont inspiré des générations de dramaturges et d’écrivains.

 

German Angst

L’Allemagne a connu plusieurs guerres dévastatrices au cours des siècles, chacune s’appuyant sur les traumatismes et les incertitudes de la précédente. Mère Courage et ses enfants se déroule pendant la Guerre de Trente Ans (1618-1648), qui a commencé comme un conflit religieux entre catholiques et protestants avant de devenir une lutte de pouvoir européenne impliquant la Suède, la France, la Pologne et l’Espagne. Cette guerre a laissé une empreinte profonde sur l’Allemagne, tant physiquement que psychologiquement. La destruction prolongée, la mortalité massive (40 % de la population) et les atrocités extrêmes ont engendré un traumatisme collectif persistant pendant des générations.

La population était livrée à des armées itinérantes et des mercenaires qui pillaient, tuaient et violaient sans distinction. Le crime et l’anarchie régnaient, l’incertitude et la méfiance étaient omniprésentes, et les normes sociales se transformaient constamment. Ce traumatisme historique a contribué au concept de German Angst, une peur existentielle profondément ancrée du chaos et de l’insécurité. Le souvenir de cette guerre a renforcé une mentalité défensive et une tendance à la militarisation comme protection contre de futures menaces.

Même des siècles plus tard, le besoin d’un pouvoir fort et d’une armée disciplinée trouve en partie ses racines dans cette « catastrophe originelle » allemande. Ainsi, la Guerre de Trente Ans n’a pas seulement façonné la structure géopolitique de l’Allemagne, mais aussi sa psyché nationale et sa conscience collective. Ses répercussions se font encore sentir aujourd’hui, par exemple dans la politique allemande face à la guerre à Gaza ou aux élections parlementaires à venir.

Qui était Bertolt Brecht ?

Bertolt Brecht est né en 1898 à Augsbourg dans une famille de la classe moyenne, où ses parents ont encouragé son amour pour la littérature. Pendant la Première Guerre mondiale, il a été mobilisé comme infirmier, ce qui lui a donné une expérience directe des horreurs de la guerre. Cette période a eu une influence durable sur sa vision du monde et son œuvre ultérieure, dans laquelle il critiquait souvent le militarisme et les conséquences destructrices de la guerre. Après la guerre, il a commencé comme critique de théâtre et dramaturge, et dans les années 1920, il a déménagé à Berlin. Là, il a découvert le marxisme et a été fortement influencé par des penseurs et des artistes de gauche. Brecht s’est de plus en plus engagé dans la lutte contre les inégalités sociales et l’oppression, un thème récurrent dans son travail.

Brecht s’opposait au théâtre traditionnel, qu’il trouvait trop émotionnel et superficiel. Il a développé à la place le théâtre épique, un style destiné à inciter le spectateur à une réflexion critique plutôt qu’à une implication émotionnelle passive. Par l’humour, le jeu distancié et l’effet de distanciation (Verfremdungseffekt), il cherchait à mettre en lumière les contradictions absurdes de la société. Il utilisait cet effet pour briser l’illusion théâtrale et obliger le public à réfléchir au message de la pièce.

En 1933, après l’arrivée d’Adolf Hitler au pouvoir, Brecht a dû fuir l’Allemagne en raison de ses convictions marxistes et de son opposition au fascisme. Il collaborait également avec des artistes juifs et était marié à l’actrice et dramaturge juive Helene Weigel, ce qui le rendait encore plus vulnérable sous le régime nazi. Son exil l’a conduit d’abord au Danemark, puis en Suède et en Finlande, avant de s’installer finalement aux États-Unis. Pendant cette période, il a écrit l’une de ses œuvres les plus célèbres, Mère Courage et ses enfants (1939).

En 1947, après la Seconde Guerre mondiale, il a été interrogé par les autorités américaines pour ses supposées sympathies communistes. Peu après, il a quitté les États-Unis et s’est installé en Allemagne de l’Est, où il a fondé le Berliner Ensemble avec le soutien du gouvernement communiste. Brecht est resté une figure influente du théâtre jusqu’à sa mort en 1956. Ses idées sur le théâtre et la société ont inspiré des générations de dramaturges et d’écrivains.

 

German Angst

L’Allemagne a connu plusieurs guerres dévastatrices au cours des siècles, chacune s’appuyant sur les traumatismes et les incertitudes de la précédente. Mère Courage et ses enfants se déroule pendant la Guerre de Trente Ans (1618-1648), qui a commencé comme un conflit religieux entre catholiques et protestants avant de devenir une lutte de pouvoir européenne impliquant la Suède, la France, la Pologne et l’Espagne. Cette guerre a laissé une empreinte profonde sur l’Allemagne, tant physiquement que psychologiquement. La destruction prolongée, la mortalité massive (40 % de la population) et les atrocités extrêmes ont engendré un traumatisme collectif persistant pendant des générations. 

La population était livrée à des armées itinérantes et des mercenaires qui pillaient, tuaient et violaient sans distinction. Le crime et l’anarchie régnaient, l’incertitude et la méfiance étaient omniprésentes, et les normes sociales se transformaient constamment. Ce traumatisme historique a contribué au concept de German Angst, une peur existentielle profondément ancrée du chaos et de l’insécurité. Le souvenir de cette guerre a renforcé une mentalité défensive et une tendance à la militarisation comme protection contre de futures menaces. 

Même des siècles plus tard, le besoin d’un pouvoir fort et d’une armée disciplinée trouve en partie ses racines dans cette « catastrophe originelle » allemande. Ainsi, la Guerre de Trente Ans n’a pas seulement façonné la structure géopolitique de l’Allemagne, mais aussi sa psyché nationale et sa conscience collective. Ses répercussions se font encore sentir aujourd’hui, par exemple dans la politique allemande face à la guerre à Gaza ou aux élections parlementaires à venir.

 

Mère Courage, une femme ambiguë

Mère Courage et ses enfants (1939) se déroule pendant la Guerre de Trente Ans et suit Anna Fierling, surnommée Mère Courage, une marchande itinérante qui traverse l’Europe en vendant ses marchandises aux soldats. Son objectif est de tirer profit de la guerre tout en s’occupant de ses trois enfants – Eilif, Fromage Suisse et Katrien. Dans un monde marqué par l’incertitude, le chaos et la méfiance, Mère Courage se laisse guider par l’appât du gain, exploitant les opportunités offertes par le conflit. Son cynisme l’empêche d’apprendre de ses erreurs, et son refus d’imaginer une fin possible à la guerre finit par lui coûter ses enfants.

Brecht critique ainsi le capitalisme, montrant comment il ne résout pas la misère humaine, mais la perpétue. Son personnage s’inspire de Lebenbeschreibung der Ertzbetrügerin und Landstörzerin Courasche (1669) de Grimmelshausen, qui raconte l’histoire d’une jeune femme utilisant sa ruse et sa sexualité pour survivre. Brecht, cependant, en fait une mère célibataire pragmatique et impitoyable, troquant la séduction contre la stratégie commerciale.

Lisaboa Houbrechts centre sa mise en scène sur Mère Courage (Lubna Azabal) et son entourage : ses trois enfants (Pietro Quadrino, Aydin Isleyen et Lisi Estaras), ses deux amants – le cuisinier (Koen De Sutter) et le prédicateur (Joeri Happel) – ainsi que son associée Yvette (Laura De Geest). Elle perçoit Mère Courage comme un personnage ambigu et complexe, oscillant entre soin et pragmatisme, affection et distance.

La mise en scène met en avant la dimension genrée de l’économie de guerre. Yvette, par exemple, n’est pas seulement une travailleuse du sexe mais aussi une négociatrice active dans l’économie du conflit. Loin d’être innocentes, ces femmes comprennent comment la guerre marque les corps féminins.

 

Le drame cyclique de Lisaboa Houbrechts

Lisaboa Houbrechts présente cette œuvre politique sous forme d’une installation multidisciplinaire, où stratégies poétiques, métaphoriques et contemplatives jouent un rôle central. En intégrant des séquences oniriques à la manière de Lynch, accentuées par la musique d’Alain Franco et Aydin Isleyen et la lumière de Fabiana Piccioli, elle crée un contraste saisissant entre les scènes, en réponse à l’effet de distanciation de Brecht. Son adaptation dépasse le cadre historique pour créer un paysage indéfini et désolé, où se croisent des références historiques et futuristes : la Guerre de Trente Ans, les années 1930 en Allemagne et aux États-Unis, la Guerre froide et un futur dystopique, dessinant un continuum de conflit et d’oppression.

Un élément scénographique central est une sphère monumentale de trois mètres de haut, poussée sur scène et fonctionnant comme un symbole polyvalent. Elle évoque à la fois la charrette de Mère Courage, la balle qui tue Fromage Suisse et une tumeur menaçante produisant des sons allant de la guerre à l’opéra.

Lisaboa Houbrechts choisit délibérément de rendre la violence perceptible de manière indirecte, non par des confrontations explicites, mais par sa présence constante et sous-jacente dans la scénographie, le mouvement et la conception sonore d’Alain Franco. La menace reste cependant latente, maintenant les personnages dans un état de vigilance permanente et les amenant à aborder leur environnement avec méfiance. Ainsi, le spectateur est invité à ne pas considérer la guerre uniquement comme un phénomène historique, mais comme un phénomène existentiel et cyclique profondément ancré dans la condition humaine. Pourtant, Lisaboa Houbrechts continue de croire que tout espoir n’est pas perdu. À travers la beauté, la poésie et l’humour, elle insuffle des moments de légèreté au spectacle, portés par les chants du musicien kurde Aydin Isleyen. Elle fait également le choix d’un casting diversifié et intergénérationnel, réunissant des artistes aux parcours, expériences et disciplines artistiques variés. Ainsi, les musiciens Aydin Isleyen et Alain Franco, qui ne sont pas des comédiens professionnels, partagent la scène avec des acteurs chevronnés comme Koen De Sutter, Lubna Azabal, Joeri Happel et Laura De Geest. Par ailleurs, la chorégraphe Lisi Estaras traduit son rôle de la muette Katrien en un langage expressif du mouvement. Cette composition plurielle incarne une forme d’espoir : indépendamment de leur origine ou de leur passé, les interprètes se rassemblent sur scène pour raconter une histoire commune, rendant ainsi visible la force unificatrice du théâtre.

- Dina Dooreman

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Lisaboa Houbrechts - metteuse en scène
Lisaboa Houbrechts (née en 1992) est autrice et metteuse en scène, mêlant théâtre, arts visuels, opéra et musique dans des récits puissants et baroques. Diplômée avec la plus grande distinction du KASK Drama à Gand en 2016, elle avait auparavant fondé la compagnie Kuiperskaai. Son travail se caractérise par de grandes distributions, une interaction forte entre image et texte, et un regard novateur sur l’histoire. Elle a collaboré avec Guy Cassiers, Alain Platel et Ivo van Hove, réalisant des spectacles marquants comme Hamlet (2018), où elle redéfinit le rôle de Gertrude, et Bruegel (2019), un portrait musical et kaléidoscopique de Pieter Bruegel l'Ancien et de son époque. Avec I Silenti (2021), elle relie le génocide oublié des Roms aux madrigaux de Monteverdi, tandis que Vake Poes; ou comment Dieu disparut (2023) explore la spiritualité et l’histoire familiale. Ce spectacle a été sélectionné pour le TheaterFestival. En 2023, Houbrechts met en scène Médée à la Comédie-Française, devenant la plus jeune metteuse en scène à obtenir cet honneur. Elle enchaîne avec Yerma (2024) au Dramaten de Stockholm et Orfeo ed Euridice à la Staatsoper de Hanovre. En 2024-2025, elle dirigera Mère Courage au Toneelhuis et à la KVS. Le travail de Houbrechts est soutenu par la KVS et le Toneelhuis. Depuis 2022, elle fait partie de la direction artistique du Toneelhuis aux côtés de Gorges Ocloo, FC Bergman, Benjamin Abel Meirhaeghe et Olympique Dramatique.
Lubna Azabal dans le rôle de Mère Courage
Après avoir fréquenté le Conservatoire Royal de Bruxelles, Lubna Azabal a commencé sa carrière au théâtre. En 1997, elle obtient son premier rôle devant la caméra dans le court-métrage de Vincent Lannoo J’adore le cinéma. Aujourd’hui, elle a joué dans plus de 70 films et a remporté près de 18 prix d’actrice. Sa filmographie éclectique et audacieuse inclut des productions internationales telles que Paradise Now de Hany Abu-Assad (Golden Globes 2005 pour le meilleur film étranger), Tel Aviv on Fire de Sameh Zoabi, Body of Lies de Ridley Scott, Incendies de Denis Villeneuve, et Le bleu du caftan de Maryam Touzani. Acclamée internationalement, elle a remporté le Prix d’Honneur au Medfilm Festival à Rome en 2024, ainsi que le prix de la Meilleure Actrice au Tallin Festival en Estonie pour Amal: A Free Spirit de Jawad Rhalib, et le prix de la “Meilleure Actrice Internationale” aux Dias del cinè Awards 2025 à Madrid, également pour Amal. En 2024, elle a joué dans le deuxième long-métrage de Morgan Simon, Une vie rêvée, avec Valeria Bruni-Tedeschi et Félix Lefebvre. Cette année, elle est en vedette aux côtés de Megan Northam dans le film multi-récompensé Rabia de la réalisatrice allemande Mareike Engelhardt. Au théâtre, elle a travaillé avec le metteur en scène Frédéric Bélier-Garcia aux côtés de Niels Arestrup (Théâtre du Rond-Point), l’actrice et metteur en scène Irina Brook (Théâtre de l’Atelier) et en 2019 avec le metteur en scène et dramaturge Wajdi Mouawad dans Fauves au Théâtre de la Colline.
Lisi Estaras dans le rôle de Katrien
Lisi Estaras (1971, Córdoba, Argentine) a choisi de se consacrer entièrement à la danse après une formation professionnelle en danse combinée à des études en travail social. Grâce à une bourse, elle a étudié à la Rubin Academy of Music and Dance à Jérusalem. Peu de temps après, elle a rejoint la Batsheva Dance Company à Tel Aviv. Lisi s'est installée en Europe et a entamé une carrière de plus de 20 ans avec les ballets C de la B et Alain Platel, en tant qu'interprète et chorégraphe du collectif. Elle a créé Patchagonia, The Gaza Monologues, Primero-Erscht, Dance Danse... Lisi réalise également des chorégraphies pour des productions théâtrales et travaille comme coach pour d'autres artistes et compagnies. En 2017, elle fonde sa propre compagnie, MonkeyMind Company, basée à Gand. Elle y crée MONKEYMIND avec Platform K, The Jewish Connection Project, Sonico et A bigger thing avec Opera Ballet Vlaanderen. Pour ses 50 ans, Lisi a conçu le solo #THISISBEAUTY. En 2023, elle joue dans R.I.S.A., une production du KVS mise en scène par Jr.cE.sA.r. En 2024, elle participe à What we can do together, un projet réunissant des danseurs aux capacités mixtes d'Europe et d'Afrique.
Laura De Geest dans le rôle d’Yvette
Laura De Geest (Anderlecht, 1994) est diplômée en 2017 du programme d'art dramatique de la Toneelacademie Maastricht et vit depuis à Amsterdam. Là-bas, elle a joué dans des productions d'Eline Arbo, Laika, Frascati, Toneelschuur, Oostpool, Guy Cassiers, Via Rudolphi et ITA. Depuis 2021, elle fait partie de l'équipe centrale du programme d'art dramatique de Maastricht. En parallèle, elle crée et écrit également ses propres œuvres. Elle est apparue dans la série télévisée flamande Roomies, pour laquelle elle a été nominée pour un Ensor.
Koen De Sutter dans le rôle du cuisinier
Koen De Sutter est un acteur et metteur en scène belge. Il est diplômé du Studio Herman Teirlinck d’Anvers en 1990. Depuis les années 1990, il a joué avec presque tous les théâtres et compagnies théâtrales en Flandre. En 1991, il devient directeur du Theater Zuidpool, créant de nombreuses productions, dont certaines ont tourné en Belgique, aux Pays-Bas, en France et dans de nombreux autres pays. Depuis 2025, il est affilié aux trois grands théâtres de ville flamands (NTGent, Toneelhuis et KVS) et poursuit sa carrière de manière indépendante. Il interprète aussi bien des textes classiques (Shakespeare, Racine, Montaigne, Büchner, Goethe, Ibsen, Strindberg, Beckett, Dylan Thomas, etc.) que des œuvres contemporaines (Martin McDonagh, Tom Lanoye, Hugo Claus, etc.). En tant qu’acteur, il apparaît dans des films (Thomas Vinterberg, Tim Mielants, etc.), des séries (Cordon, De Twaalf) et des productions théâtrales mises en scène par Dimiter Gotscheff, Guy Cassiers, Carme Portaceli, Milo Rau et bien d’autres. En 2025, il jouera dans Mary Stuart à la Comédie de Reims.
Joeri Happel dans le rôle du prédicateur de campagne
Pietro Quadrino dans le rôle de Fromage Suisse
Après avoir terminé ses études en sciences politiques à l’Université "La Sapienza" de Rome, il commence sa carrière en tant qu’acteur de théâtre. Il s’installe à Paris où il est diplômé de l’AIDAS, dirigée par Carlo Boso, se spécialisant dans la Commedia dell’Arte. En 2012, il intègre le Théâtre National de Rome. La même année, il rejoint la compagnie de théâtre-danse Troubleyn/Jan Fabre, avec laquelle il interprète des rôles principaux dans plusieurs spectacles primés, tels que Mount Olympus 24h – to glorify the cult of Tragedy, joués dans les théâtres et festivals les plus prestigieux d’Europe, d’Amérique et d’Asie. En 2016, il travaille au Théâtre National de Venise sous la direction d’Alex Rigola. En 2019, Pietro rejoint la compagnie d'Angélica Liddell. Tout au long de sa carrière, Pietro Quadrino collabore également avec d’autres metteurs en scène de renommée internationale, tels qu’Ariane Mnouchkine, Peter Brook, Jan Lawers, Omar Porras, ainsi qu’avec de jeunes compagnies théâtrales. En 2016, il fonde sa propre compagnie, Post Scriptum Company, avec laquelle il crée des performances (L'Uomo Rivoltato en 2016, Jungle Dream en 2017), des vidéos artistiques (Oh my girl! en 2018) et des films (Algot & Claes en 2022). En 2021, il crée la performance Twelve pour le Kelim Center of Choreography de Tel Aviv. En 2019, Pietro Quadrino fonde le mouvement littéraire de la Pyropoésie à Bruxelles, où il réside. Il joue actuellement dans la dernière production de Troubleyn / Jan Fabre, Peak Mytikas (On top of Mount Olympus) – une performance de 8 heures.
Aydın İşleyen dans le rôle d’Eilif
Aydın İşleyen est né dans le quartier de Konak à Izmir, Turquie, en tant que benjamin d’une famille kurde. Inspiré par son père dès son plus jeune âge, Aydın décide de devenir musicien. Pour des raisons politiques, il a été expulsé de l’école, ce qui n’a fait qu’approfondir son amour pour la musique. À 19 ans, il trouve qu’il est trop difficile de pratiquer l’art kurde en Turquie, alors en 2014, il part pour le nord de la Syrie. Un an plus tard, il retourne en Turquie, poursuivant sa vie artistique sous des restrictions importantes. Il a été arrêté par la police turque et condamné à un an de prison. Après sa libération, il déménage à Athènes, où il poursuit sa pratique artistique. C’est à cette époque qu’il rencontre Lisaboa Houbrechts et lui partage son histoire de vie. Grâce à son art, il peut maintenant collaborer avec elle. Actuellement, il vit et travaille sur l’île grecque de Rhodes.
Alain Franco dans le rôle des militaires (l’adjudant, le général, le sergent et le soldat)
Alain Franco, né à Anvers, a étudié le piano et la théorie musicale, obtenant un diplôme post-master en musicologie du XXe siècle à l'Institut Ircam-Ehess à Paris. Son intérêt pour la musique contemporaine, en tant que pianiste et chef d'orchestre, l'a conduit à collaborer avec d'importants ensembles et musiciens à travers l'Europe. Il a progressivement développé une réflexion originale et approfondie sur la représentation et la performance, en mettant particulièrement l'accent sur la "dramaturgie musicale". Cela l'a amené à collaborer artistiquement avec des chorégraphes, des interprètes et des metteurs en scène tels que Meg Stuart, Romeo Castellucci, Jan Lauwers, Anne-Teresa de Keersmaeker, Isabelle Schad, Karim Bel Kacem, Daniel Linehan, Thomas Vantuycom, Maud Blandel, Pierre Droulers, Deufert & Plischke, Benjamin Vandewalle, Elisabeth Borgermans, Etienne Guilloteau, Mirte Bogaert, Igor Shyshko, Michael De Cock et Silvia Costa. Parmi ses projets récents figurent Forêt (Rosas / Anne-Teresa de Keersmaeker / Louvre Paris), L'Alquimista (Michael De Cock / TNC), The Timeless Moment (Silvia Costa / Staatsoper Berlin), The Goldberg Variations (Rosas / Anne-Teresa de Keersmaeker), Nouveau Monde (Nicolas Klotz / Elisabeth Perceval), Y (Ruhrtriennale / Rosas) et In This Time (Tale Dolven / Rimi Art Center).
Fabiana Piccioli - conceptrice lumière
Après avoir obtenu un diplôme en philosophie à l’Université La Sapienza de Rome, suivi d'une brève carrière européenne en tant que danseuse, Fabiana Piccioli a appris la gestion de production en travaillant au Romaeuropa Festival. En 2005, elle rejoint l'Akram Khan Company en tant que directrice technique et commence à se développer en tant que conceptrice lumière. Indépendante depuis 2014, Fabiana a créé des éclairages et des décors pour le Royal Opera House, l’Opéra Royal du Danemark, le Teatro La Scala, le Scottish Opera, l’Opéra National du Rhin, l’Opéra de Lille, le National Irish Opera, le Ballet de l’Opéra de Paris, le Ballet de Lyon, le Goteborg Ballet, le Finnish National Ballet, le Royal Ballet of Flanders, l’English National Ballet, le Stuttgart Ballet, le Hannover Ballet, Les Ballets de Monte-Carlo, le New York City Ballet, Sadler’s Wells, le Royal Court, la Comédie-Française, le Théâtre de la Ville Paris, le Théâtre des Champs-Élysées et la Schaubühne Berlin, ainsi que pour le Festival de Spoleto et le Festival de Pâques de Salzbourg, entre autres. Elle collabore avec des chorégraphes tels qu'Akram Khan, Sidi Larbi Cherkaoui, Damien Jalet, Gregory Maqoma, Johan Inger, Imre et Marne van Opstal, Aakash Odedra, Aditi Mangaldas, Yang Liping, Kim Brandstrup et Jeroen Verbruggen, ainsi qu'avec des metteurs en scène de théâtre comme Romeo Castellucci, Luca Marinelli, Guy Cassiers, Lisaboa Houbrechts et Katie Mitchell et des metteurs en scène d’opéra comme Oliver Mears, John Fulljames, Antony McDonald et Philipp Himmelmann. Actuellement basée à Rome, Fabiana a remporté trois Knight of Illumination Awards, dont deux pour la danse (iTMOi d'Akram Khan et Echoes d’Aakash Odedra) et un pour l'opéra (Eugene Onegin d'Oliver Mears). Son dernier prix est le Danza & Danza Prize pour sa conception lumière in situ de Die Seele am Faden/Soul Threads de Friedemann Vogel et Thomas Lempertz.
Oumar Dicko - créateur de costumes
Oumar Dicko (né à Gand en 1997) est un designer, performeur et poète belge et malien. Diplômé d'un master en mode des beaux-arts de l'Académie royale des beaux-arts de Gand en 2020, il travaille actuellement en Belgique et présente son travail à travers l'Europe et l'Afrique de l'Ouest. Il a participé à plusieurs semaines de la mode à Paris, Abidjan, Dakar, entre autres. Grâce à son passé de danseur et à ses vastes expériences, il navigue avec fluidité entre différents domaines. Son dernier projet de théâtre était en tant qu'interprète et créateur de costumes pour la compagnie BLOET de Jan Decorte et Sigrid.

matériel Visuel

Dune: Part Two (2024) de Denis Villeneuve
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Helene Weigel, l’épouse de Bertolt Brecht, dans le rôle de Mère Courage dans l’adaptation cinématographique (1961)
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La Saison des moissons (1565) de Pieter Bruegel l’Ancien
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Stalker (1979) d’Andrei Tarkovsky
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Fantasy (1896) de Hugo Simberg
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Conception du corset de Mère Courage par Oumar Dicko
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Femme avec enfant mort (1903) de Käthe Kollwitz
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Credits

texte BERTOLT BRECHT titre original Mère Courage et ses enfants mise en scène LISABOA HOUBRECHTS dramaturgie DINA DOOREMAN, ERWIN JANS acteurs LUBNA AZABAL, KOEN DE SUTTER, JOERI HAPPEL, AYDIN ÌşLEYEN, ALAIN FRANCO, LAURA DE GEEST, LISI ESTARAS, PIETRO QUADRINO musique originale PAUL DESSAU musique arrangée, musiques supplémentaires & conception sonore Alain Franco interprétation musicale ALAIN FRANCO & AYDIN ÌşLEYEN chant et saz AYDIN ÌşLEYEN Les chansons suivantes de Paul Dessau sur "Mère Courage et ses enfants" seront chantées sans accompagnement instrumental MON CAPITAINE – CHANSON DE MÈRE COURAGE, LA CHANSON DE LA GRANDE CAPITULATION, LA CHANSON DE LA FRATERNISATION ET DE ULM À METZcostumes OUMAR DICKO conception de lumière FABIANA PICCIOLI scénographie LISABOA HOUBRECHTS & RALF NONN direction de la production ELLA DE GREGORIIS régisseur CARLO BOURGUIGNON technique d'éclairage MARGARETA ANDERSEN  techniques du son BRECHT BEUSELINCK SURTITRAGE INGE FLORE TRADUCTION en Français: Irène Bonnaud (Bertolt Brecht est publié et représenté par L’ARCHE – éditeur & agence théâtrale. www.arche-editeur.com), in het Nederlands: Gerrit Kouwenaar. Hebrew : Amit Lebleng. Kurdish : Aynur Bozkurt. stagiair assistant de réalisation DAAN HAEVERANS & LUDWIG SANDER production KVS & TONEELHUIS coproductionTHÉÂTRE DE LIÈGE, LE PHÉNIX-SCÈNE NATIONALE DE VALENCIENNES, THÉÂTRE DE LA VILLE PARIS, PERPODIUM avec le soutien de THE TAXSHELTER OF THE BELGIAN FEDERAL GOVERNMENT VIA CRONOS INVEST, THE FLEMISH COMMUNITY & REGIO HAUTS-DE-FRANCE