Koko Slam Gang
Koko ? Cela signifie grand-mère en lingala, l’une des quatre langues nationales de la R.D.C. Et Koko Slam Gang ? C’est le nom qui désigne toute la bande de grands-mères qui donnent le meilleur d’elles-mêmes sur scène avec les slameuses Joëlle Sambi et Lisette Lombé.
Cette collaboration particulière a commencé dans le cadre de Seniorenslam, une initiative d’Urban Woorden et du KVS qui s’est tenue en 2019. Sambi et les grands-mères congolaises y ont pris goût et ont eu envie de remonter sur les planches. Lors d’une série d’ateliers préparatoires, elles ont couché leurs histoires sur le papier. Et spécialement pour vous, elles viennent au KVS BOL réciter leurs paroles sur scène. Que savent les anciens que les plus jeunes ont peut-être oublié ? Quelles forces ces femmes peuvent-elles nous transmettre ? Quels secrets renferment leurs cœurs à propos d’amour, de migration, de la Belgique et du Congo ? Dans ce spectacle, la grande histoire est écrite et racontée au travers de petits récits intimes et personnels des Koko Slam Gang.
Sur scène, les récits s’entrechoquent, se rejoignent et les souvenirs qui remontent à la surface deviennent vivaces : des grains de sable virevoltants au rythme d’une fanfare à Matadi, un certain jeudi 30 juin 1960… Le silence, malgré le bruit de la télévision dans la solitude d’un appartement bruxellois… Et quelque part entre tout cela, la nécessité de paroles qui peuvent saisir la manière dont les racines se perdent et les liens avec le pays et la famille s’étiolent avec le temps. Des paroles et des voix trop rarement écoutées dans les débats et les échanges décoloniaux actuels. Et dans le contexte d’une pandémie mondiale, la question qui s’impose est : comment traitons-nous nos aînés ?
C’est pour cette raison précise que Koko Slam Gang relève le gant, car « on ne construit pas d’avenir sans passé ». Et quel passé ! Chacune de ces femmes a vécu au moins dix vies. Elles sont bien plus que juste des mères, des grands-mères, des nounous, des conteuses… De leurs paroles, mêlées à celles des deux jeunes artistes Joëlle Sambi et Lisette Lombé, émerge un récit slam intergénérationnel.